09/11/09 — Christophe Van Rossom (Laurent Albarracin), Luc Boltanski, La Soeur de l’Ange, Marcel Cohen, José Antonio Ramos Sucre, Fabienne Raphoz
Nuit
Ce qu’ils nomment existence est quelques heures suspendu. L’on vaque enfin au vital. L’or vrai se caresse en silence dans une pénombre ourlée, sexuelle. L’ouate du temps cautérise la plaie des tempes.
Une poignée d’heures balisent le possible. Aimer est plus qu’une invitation. On cède au doux chantage des corps. La fête n’a pas de nom ; elle s’exauce dans le secret. La pourpre des chairs triomphe des vestiges mensongers du jour. La transfiguration n’a rien de théologique : elle tient en certains gestes ou dans la danse savante de lèvres qui oublient à qui elles appartiennent.
Le destin est un leurre. Il est une illusion de la lumière. Il y a, seulement, ce que nuitamment nous faisons loin de la dictature journalière.
Tout à coup, on ne comprenait plus pourquoi tout le monde devait être tout le temps sélectionné, ce que voulait dire le mérite, pourquoi les sélections étaient toujours préjudiciables à certains et favorables à d’autres, ce que voulaient dire le bon goût, le talent, la morale, le progrès. On ne comprenait plus rien à la réalité et on avait le sentiment qu’elle nous dissimulait le monde. Et c’est pour ça qu’on faisait de la sociologie.
Cette lettre rassemble des lectures d’époques diverses ; leur point commun, d’aphoriser :
« Lire est un mode de vie perdu, l’ombre d’une existence heureuse.
Ce qui vaut appelle. La poésie est d’entendre. » [3]
Luc Boltanski, Déluge
Dans bien des cas, et fort compréhensiblement en raison de la nature de ses travaux, de la reconnaissance qu’ils se sont acquise, dire Luc Boltanski, c’est aujourd’hui, évoquer une trajectoire dans l’univers des sciences sociales et plus particulièrement la comparaison entre les deux programmes qui aujourd’hui structurent la sociologie : la sociologie critique des années 1970, dans la forme qui lui a été donnée, en France, par Pierre Bourdieu ; la sociologie pragmatique de la critique, développée dans les années 1980-1990. [4]
Pour d’autres, et dont le nombre heureusement s’accroît, c’est aussi évoquer des livres de poésie [5], des pièces de théâtre [6], voire des Lieder [7], une cantate à plusieurs voix [8], et aujourd’hui, avec Déluge, aux éditions Champ Vallon, un opéra parlé. [9]
Dans l’entreprise littéraire de Luc Boltanski — y compris dans sa dimension poétique, voire spirituelle, je pense à maintes pages de A l’instant — la fonction critique n’est jamais absente, en particulier sous la forme de l’ironie [10].
Se lit avec un vif plaisir cet « opéra : théologico bouffe, philosophico baroque, politico bédé, classique et actuel », mais il n’en donne pas moins à réfléchir, « c’est sérieux ! », à preuve :
Outre les situations et les personnages empruntés aux traditions de l’opéra faisant appel au merveilleux, la construction de Déluge mêle essentiellement des composants de deux types. D’une part des éléments venus de la bande dessinée et, particulièrement, de la bande dessinée américaine des années 1930-1940 [Ici, Flash Gordon], avec sa façon particulière d’associer la référence à des mondes perdus (singes humains, animaux préhistoriques, peuplades sauvages et sanguinaires) etc.) et aux horizons ouverts par les développements scientifiques et techniques (engins volants) drogues aux effets extraordinaires, savants démiurges, etc.). D’autre part des éléments empruntés aux discussions contemporaines sur les frontières de l’humanité, sur les biotechnologies et la biopolitique, sur le rapport à la nature et aux animaux, et, surtout, sur les façons dont - dans le contexte néo-libéral qui prévaut actuellement - les libertés formelles étouffent la liberté réelle, les différences se transforment en inégalités et le désir en adjuvant de la marchandise. Mais, ici, l’enjeu de ces débats est digne de la grandeur de la forme opéra : l’humanité survivra-t-elle ? Aucun langage, philosophique ou même théologique, n’est vraiment à la hauteur d’une telle question. Aussi Déluge est-il, avant tout, une comédie. (Notice, pp. 11-12)
Ainsi voit-on le sociologue se faire anthropologue, et plus précisément mythologue, avec cet apologue qui rénove, dirigeable aidant, l’épisode biblique (avec colombe portant dans son bec un rameau), retraduit en refus de « La fin de l’Histoire », puisque :
« Le Dieu du désir qui chemine avec nous, sans savoir, sans savoir vraiment où.
Il a besoin de notre espoir. » (Mots de la Fin)
La soeur de l’Ange, A quoi bon la lune ?
« Fondée en 2004 par Matthieu Baumier, Alain Jugnon et Didier Bazy, la revue [semestrielle] littéraire et philosophique La Soeur de l’ange a publié ses trois premiers numéros aux éditions A contrario, avant qu’elles ne cessent leurs activités. Pour sauvegarder sa ligne éditoriale, elle a ensuite préféré quitter les éditions du Grand Souffle, où sont parus les deux numéros suivants. Ces aléas ne l’ont pas empêchée d’asseoir sa réputation. Elle voit dans son accueil par les éditions Hermann une manière de consécration, ainsi qu’un encouragement à se développer et se renouveler. » [11]
Sans doute, importe-t-il de connaître l’« ours » actuel :
Directeur de la publication : Michel Host, rédacteur en chef : Jean-Luc Moreau, comité de rédaction : Didier Bazy, Yannis Constantinidès, Bruno Doucey, Marc Kober.
Le dernier numéro : A quoi bon la lune ? vient de paraître, il verse comme les précédents dans le registre de la papillonne, bien plus que dans celui de l’à-quoi-bonisme. [12].
Ce numéro 6 comporte un Cahier Georges Henein, avec des contributions de Sarane Alexandrian, Pascale Roux, Aziz Bennis, et Marc Kober [13].
Témoins de l’éclectisme de la revue, seront rencontrés aussi bien Gérard Manley Hopkins qu’Harry Dickson, L’Etoile de l’être et de la lune de la métaphysique dans la pensée de Heidegger que Les Lunes de Klee, Nodier voisinera Garcia Lorca. C’est dans la partie Rhizome(s) et en particulier ceux de La Soeur de l’Ange, que Michel Host donne un certain ton [14] :
« Riz’home : art de trouver un chez soi dans l’écriture d’autrui.
Je plaisante à jet continu, je pompe l’air à tout le monde : mon moa constrictor, voyez-vous a faim ».
J’en retiens ces images de Bruno Doucey [15] , pour ce qu’elles confortent ces petites tentatives de marcottage textuel :
« Rhizomes : j’aime l’image de cette tige frêle, encore souple, dont on enterre l’extrémité et qui devient racine. De ces deux plantes, distantes l’une de l’autre, qui se trouvent reliées sous la surface de la terre. Il en va ainsi des êtres que la vie éloigne, mais que mille fils confiants et invisibles relient.
Rhizomes : enseignant, père, homme engagé dans les combats de ma vie, j’aime à penser que la marcotte qui en résulte est nourrie par la plante mère tant qu’elle n’est pas capable de s’alimenter seule. Si je me trompe, qu’on me laisse cette chimère : elle est terreau où je puise mes propres forces, la forme privée de mes utopies. »
Les dessins des pages de titre intérieures font partie d’une série intitulée Rythmes cosmiques, ils sont dus à Obéline Flamand.
Marcel Cohen, « encore »
« Un homme a toujours eu le plus grand mal à être à l’heure à ses rendez-vous. Il n’en possède pas moins une conscience aiguë de l’inertie qui le paralyse et en connaît tous les effets pervers.
Quittant son domicile beaucoup trop tard, et presque toujours pour les raisons les plus futiles, n’est-il pas capable, cinq minutes avant l’heure (et tout en sachant qu’il lui reste un quart d’heure de trajet), de se raccrocher à l’idée qu’il n’est pas « encore » en retard ?
Cinq minutes après l’heure (et quel que soit le temps escompté du voyage en métro) il parvient, sans beaucoup plus de peine, à se convaincre, pour contenir son angoisse grandissante, que son retard est « encore » acceptable.
L’homme ne désespère pas de se corriger. Certains jours, il enregistre même des progrès manifestes. Il se demande seulement à la suite de quel désastre intime il en vint à rater son premier train, et s’il est vraiment rattrapable.
»
Marcel Cohen, dont la puissance d’écriture est aussi grande que la discrétion, a donné cet extrait (XCVIII) de Faits II (Gallimard), pour sa fiche bio-bliographique de la Maison des Ecrivains et de la Littérature [16].
De "grands débutants" pourront toujours tâcher de rattraper leur retard, grâce à Didier Cahen, qui donne de les introduire dans cette oeuvre de deux façons :
— l’important dossier qu’il a réuni pour la revue Europe [17] pour lequel il énonce aussi simplement que fermement :
De Miroirs (1981) à Faits II (2007), les livres de Marcel Cohen « permettent de suivre la construction tout intérieure d’un homme. Dans sa nudité même la prose de l’écrivain transforme en force vitale, affirmative, l’incertitude de la recherche ; ce n’est plus l’homme qui donne son sens à l’œuvre mais l’œuvre qui donne sa vie à l’homme. »
— la série d’entretiens A voix nue, sur France-Culture [18] du 10 au 13 novembre :
« Portrait, signé Didier Cahen, en creux et en quatre épisodes, d’un disciple d’Edmond Jabès [19] égaré dans notre époque que domine habituellement la tyrannie de la visibilité. »
Rencontre qui ne s’inscrit pas dans la doxa [20], et pourra déranger les habitudes du lecteur (selon le souhait de Patrick Kéchichian, lecteur de Faits, pour le dossier de la revue Europe). Cet extrait d’un texte publié en revues [21] pour le manifester :
« En acier inoxydable, rectangulaire et de forme convexe, la montre porte la marque Doxa (« opinion » en grec, mais aussi « gloire ») et l’indication « antimagnétique ». Le bracelet en box noir est trop étroit pour le boîtier, si bien que la montre flotte un peu sur ses deux fixations, les « pompes » en termes d’horlogerie. Le cuir est fortement marqué par la boucle et l’ardillon. Depuis longtemps déjà, ce bracelet méritait donc d’être remplacé.
Le cadran noir de la Doxa est pourvu, à six heures, d’une petite fenêtre carrée pour la trotteuse des secondes. Il est fêlé ainsi que le verre. L’aiguille des heures et celle des minutes sont en forme de glaive, une forme courante dans les années trente. Cependant, seule l’aiguille des minutes est phosphorescente. La petite aiguille n’est donc pas d’origine. » [22]
José Antonio Ramos Sucre, Le Chant Inquiet / El Canto anhelante
François Migeot [23] , qui vient de traduire le poète vénézuélien [24], va, dans son indispensable présentation, sans doute au coeur de ce qui pourra intéresser le lecteur français dans la première édition bilingue de ce surprenant poète : le travail de la langue.
« L’écriture de Ramos Sucre, qui transcende étrangement tous les genres - ses textes participent du poème, du poème en prose, du récit, de la description -, est plus qu’une poésie, c’est une poétique, une exigence forcenée appliquée à la langue qui en devient ébranlée de beauté. En effet, ce ne sont pas les thèmes traités, les images baroques et atemporelles évoquées, les scènes campées, le fantastique suggéré qui sont remarquables, c’est plutôt le fantastique issu du travail inouï sur la langue : syntaxe, vocabulaire, maniement des temps verbaux, des articles, tempo de la phrase, puis du paragraphe, puis du texte jusqu’au vertige de sa chute ; mais aussi creusement de la métaphore, électricité des associations lexicales inédites, fulguration du sens. »
José Antonio Ramos Sucre (1890-1930), fut enseignant, juriste, linguiste, politiste, consul du Venezuela à Genève, publia dans de nombreuses revues et journaux avant de rassembler ses écrits en recueils : ici sont donnés des extraits de La Tour de Timon (1925), Les Formes du feu (1929), Le ciel d’émail (1929), et un dernier poème, posthume.
Voici le chant, qui donne son nom au recueil :
El canto anhelante
El castillo surge a la orilla dei mar. Domina un ancho espacio, a la manera del león posado frente al desierto ambiguo. Al pie de la muralla tiembla el barco dei pirata con el ritmo de la ola.
El vuelo brusco y momentáneo de la brisa recuerda el de las aves soñolientas. Sube la luna, pálida y solemne, como la victima al suplicio.
Con la alta hora y el paisaje limpide despierta la nostalgie dei cautivo y se lastima el soldado. Mueve a Iágrimas alguna extraña y ondulante música. La contraria con rudos acentos, con amargura de irritados trenos un cántico ansioso que tiene el impetu recto de la flecha disparada contra un águila. [25]
Fabienne Raphoz, L’aile bleue des contes : l’oiseau
La revue La soeur de l’Ange, donne aux pages 177-179, un texte de Maria João Reynaud, La couleur des oiseaux ; éloge de la diversité, qui aurait pu figurer dans le livre de Fabienne Raphoz [26] , bientôt sur toutes les tables des bonnes librairies. Ce texte, un très beau chapitre de Le Cru et le Cuit, dans lequel Levi-Strauss rapporte plusieurs versions de mythes sud-américains concernant la couleur des oiseaux. Il conclut, relativement aux langues de l’univers, et il faut lire le mythe pour interpréter correctement le mot sacrifice :
Dans leur immense variété chromatique, les langues de la planète établissent un rapport unique et immatériel avec les choses. Elles sont aussi irremplaçables que les couleurs des oiseaux, parce que l’être du monde est composé de nuance et diversité. Mais le fait inéluctable c’est leur disparition, par milliers, au cours des dernières décennies. Et aussi la destruction programmée de la vie sous toutes ses formes. Il nous faudra donc le sacrifice de milliers de cormorans pour préserver le rêve d’un monde plus humain, plus coloré et plus beau.
Très certainement, à sa manière, Fabienne Raphoz paie de son temps et de sa personne pour réunir dans la collection Merveilleux [27] qu’elle a fondée les anthologies telles que celles des Fiancés-Animaux, ou l’édition critique des Contes pour les enfants et la maison des frères Grimm.
Cette anthologie critique (avec un apparat conséquent) qui nous fait faire le tour du monde, plume en tête, comporte en appendice une dimension réflexive de première importance, à laquelle on sent que l’auteure a mis beaucoup de passion (L’Oiseau-Monde, une omniprésence (en continu), pp. 399-431). Concluons avec elle en littérature et en poésie avec extraites du paragraphe : « Si ton ramage se rapporte à ton plumage » (427-431), ces dernières lignes :
Marie-Louise Tenèze isole également les récits mimologiques :
« ce sont des formules par lesquelles on interprète plaisamment les chants des oiseaux et les cris de divers animaux. Ces formules ont donné lieu à la création de petits contes, ou elles en sont elles-mêmes tirées. [...] Les poètes eux aussi connaissent bien le truc et certains d’entre eux, à l’instar de Jacques Demarcq [28], font de la poésie mimologique, si l’on ose ce néologisme, et nous ne résistons pas au plaisir de citer Dominique Meens [29], lorsqu’il s’amuse avec le troglodyte, dans le chapitre justement nommé « ce très-petit oiseau » que nous conseillons de déclamer à vive allure, si possible, et, mieux encore, sur une branche face au soleil levant, toutes plumes caudales dressées afin que de simple imitation du troglodyte, on passe au devenir troglodyte dans notre tête d’homo sapiens, et à la conclusion de ces lignes, car c’est lui l’oiseau qui aura le dernier mot :
Troglodyte, dites troglodyte. Règle dite, 0 troglodyte, truglu, dis-tu, titriglidi. Itrigli dit, dis-tu trugru, dis, titilgri ? Un gland dompté t’étreint. Les dons t’étreignent. Donc, être un gland : on t’étreint gland, être un gland, donc, être gredin ... Trop gros, dites. Dites « trop gros », Lady Tetrag, sur un grand, très grand train dompté. Oldy regret, dit-elle. II dit : petit tigre, oldy ogre. 0 ogre oldy, grêle du titan dilettante étranger, éteins-le, éteins le grand don ! Éteins le brandon ! T’as le gras, étend le gré, trugludytu ! titille Ilgrid, dite Lady Tetrag, Ilgrid Hittite, a glady glady Lady Tetrag.
[1] Christophe Van Rossom, Savoir de guerre, aux éditions William Blake and Co., 2008, p. 95.
« Sur les registres multiples du raisonnement philosophique et de la métaphore, avec un style personnel campant sur le terrain de l’éthique, entre moralisme et poésie ontologique, tous deux réunis dans la figure de l’aphorisme, où il excelle. Entre Chamfort et René Char, Héraclite et Rimbaud, une écriture étincelle, interroge, se met en question, fulmine, dénonce ou célèbre en devenant incantatoire. Aide à tenter d’y voir clair. Et pour cela établit son observatoire au cœur même de l’orage ».
écrit Éric Brogniet, sur le site de la Maison de la Poésie de Namur, dont il est le directeur, tandis que Laurent Albarracin déclare sur À la littérature…, le site de Pierre Campion :
« Ce qui interroge et séduit c’est en effet que l’énonciation des enjeux moraux, existentiels associés au fait poétique tient lieu de contenu du poème et permet de les rendre effectifs, de les réaliser dès leur intention de principe en quelque sorte »
A la bibliographie de Christophe Van Rossom, il faut ajouter une participation active à la revue l’étrangère ; a été signalé par exemple, Nitimur in vetitum, dans le n° 21/22 Sur l’interdit.
[2] Luc Boltanski, Rendre la réalité inacceptable, Démopolis & Raisons d’agir, 2008, pp. 12-13. Cet ouvrage accompagne aux mêmes éditions la reprise de Pierre Bourdieu, Luc Boltanski, La production de l’idéologie dominante, texte publié pour la première fois en 1976 dans Actes de la recherche en sciences sociales.
[3] Christophe Van Rossom, op. laud., p. 98.
[4] « Dans la sociologie critique, la description en termes de rapports de forces met l’accent sur la puissance des mécanismes d’oppression, sur la façon dont les opprimés les subissent passivement, allant, dans leur aliénation, jusqu’à adopter les valeurs, intériorisées sous la forme d’idéologies, qui les asservissent. La sociologie pragmatique, décrivant les actions d’hommes révoltés mais dotés de raison, met l’accent sur leur capacité, sous certaines conditions historiques, à prendre conscience de leur aliénation, à se lever contre leur domination, à réaliser leurs intérêts et leurs désirs véritables, à forger des interprétations nouvelles de la réalité au service d’une activité critique.
Luc Boltanski propose des moyens d’articuler ces deux sociologies, apparemment antagoniques, en une sociologie de l’émancipation. »
Source : fiche très complète des ouvrages de Luc Boltanski, à raison de son intervention à la Villa Gillet.
Catherine Halpern donne dans Libération les règles de la nouvelle donne, dans son analyse de : Luc Boltanski
De la critique. Précis de sociologie de l’émancipation, Gallimard, 2009.
[5] Ainsi Poème, aux éditions Arfuyen, A l’instant aux éditions Leo Scheer dans la collection Melville ; voir cette présentation.
[8] Luc Boltanski, Les limbes, éditions MF.
[10] Une dimension particulièrement bien pointée par Jean-Louis Fabiani :
"Oui, on pouvait travailler, presque tout le temps travailler, tout sacrifier au travail et, d’un même geste, rire, aimer, détruire, construire, se promener, détruire, veiller, boire, jeûner, dormir ; croire que la science invente et qu’elle est politique ; croire à la science et ne pas y croire ; croire à la politique et ne pas y croire ; croire en nous-mêmes et ne pas y croire du tout" [...] On est ici [...] au plus près de cette distance à soi, sans doute appuyée sur la lecture intensive de Goffman, que Bourdieu, ses hommes et ses femmes, pratiquaient sans même y penser. En insistant, de manière magistrale, sur l’importance de l’ironie dans le travail sociologique, Boltanski requalifie l’entreprise de Bourdieu, dans un sens qui le rapproche de Goffman (blog de Mediapart).
[11] Extrait de la présentation de « la ligne » de la revue.
[13] De Marc Kober, sera lu avec profit : Henein : un reporter de l’universel, sur le site de l’université de Paris XIII.
[14] Celui-ci est particulièrement précisé dans l’entretien donné à Encres vagabondes.
[15] A écouter, sur Canal Académie, « le parcours engagé et surprenant d’un « poète casqué » Bruno Doucey, actuel directeur des Editions Seghers ».
[18] Indications données par le site de l’émission A voix nue.
[19] Didier Cahen, est précisément, l’auteur d’une monographie d’Edmond Jabès, dans la collection Poètes d’aujourd’hui aux éditions Seghers.
[20] La "montre", comme on dirait "la gagne".
[21] Revue Fario 5, automne-hiver deux mille sept, et isolément aux Editions de l’Attente, sous le titre Doxa.
[22] Il s’agit de la montre offerte par ses parents à Paul Celan pour sa bar-mitsva. On l’a retrouvée, après son suicide, déposée en évidence sur un meuble, à son domicile.
Note octobre 2010, Ce texte ouvre la publication de Faits III, suite et fin aux éditions Gallimard.
[23] Notice et portrait sur le site du CRL de Franche-Comté.
[24] Sélection de poèmes, traduction et présentation, illustration Caribaï Migeot. Co-édition bilingue Monte-Avila (Venezuela) / L’Atelier du Grand Tétras (France), premier volume de la collection Entre deux rives, 2009.
[25] Le chant inquiet
Le château surgit à la lisière de la mer. Il domine un vaste espace, à la manière d’un lion dressé face au désert équivoque. Au pied de la muraille tremble le bateau du pirate au rythme de la houle.
Le vol brusque et intermittent de la brise rappelle celui des oiseaux somnolents. La lune monte, pâle et solennelle, comme la victime au supplice.
Avec l’heure avancée et le paysage limpide s’éveille la nostalgie du captif et le soldat se blesse. Quelque musique étrange et ondulante invite aux larmes. Un cantique anxieux la contrarie, avec de rudes accents, avec l’amertume de plaintes irritées ; il a l’élan droit de la flèche tirée contre un aigle.
[26] Fabienne Raphoz, L’Aile bleue des contes, l’oiseau. Une anthologie commentée. Collection Merveilleux n°41, éditions Corti, novembre 2009.
[27] La collection Merveilleux atteint aujourd’hui la quarantaine de titres, bien propres à nous emmener « nuitamment [...] loin de la dictature journalière ».
[28] Jacques Demarcq, Les Zozios, éditions Nous , lu pour Action Poétique par Christian Prigent.
[29] Rappelons L’ornithologie du promeneur (Allia), L’Aigle Abolie (POL), L’Hirondelle (L’Act Mem), et... Celle-là chante, et je me tairais !